LE DISCOURS

C'est le début d'un dîner de famille, un de plus. Adrien, la quarantaine déprimée, qui attend désespérément une réponse au message qu'il vient d'envoyer à son ex, Sonia (elle l'a laissé pour "faire une pause") est catastrophé par la requête de son beau-frère : "Tu sais, ça ferait très plaisir à ta sœur si tu faisais un petit discours le jour de la cérémonie."

Quoi dire ? Comment le dire ? Et pourquoi le dire ?

Vivre en même temps un chagrin d'amour et les obligations familiales, c'est être seul au monde. Tout au long de ce dîner cauchemardesque, entre le gratin dauphinois et les amorces de discours (toutes plus absurdes les unes que les autres), Adrien s'entretient avec lui-même, sur le monde, sur la famille, la vie, l'amour et la solitude de chacun au milieu des autres.

Une introspection intense, un regard sans concession qui ne nous épargnent rien des affres existentielles d’Adrien, ni du ridicule des situations dans lesquelles il se fourre invariablement, ni de ses stratagèmes complètement vains en toutes circonstances.

Tour à tour tendre, drôle, d’une mélancolie hilarante (mais ô combien touchante !) ou d’un humour cinglant, ce roman aux allures de one-man-show, de Fabrice Caro (alias Fabcaro, célèbre auteur de bande dessinée) conte avec talent l'absurdité des apparences. Il accumule les scènes désopilantes dans un récit savamment construit où le rire le dispute à l'émotion.

Ce n’est pas contre vous hein, je vous assure …

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